LES 10 IDÉES CADEAUX QUE JE NE VEUX SURTOUT PAS RECEVOIR POUR NOËL !
Partout s’amoncellent sur le sol du salon les papiers multicolores, fiévreusement déchirés et entremêlés de bolduc. Tout le monde s’affaire à trouver les paquets qui lui sont destinés. Chacun s’émerveille, crie, brandit triomphalement l’objet qu’il rêvait de recevoir. C’est tellement merveilleux de voir les regards émus de reconnaissance des êtres chers... Ces êtres chers comblés par ces présents ayant parfois nécessités des jours de recherche, des kilomètres de marche éreintante...
Comme dans un film du désespérant Claude Lelouch ou une chanson du magnifique Louis Chédid, rembobinons l’idyllique pellicule dorée et enguirlandée de lampes scintillantes, pour retomber brutalement dans la réalité !
Si vous n’êtes pas de ces chanceux au budget extensible, ou si vous êtes radin, deux choix s’offrent à vous.
Ou durant des semaines vous boufferez des gratins de glands ; glands dénichés après avoir du gratter le sol hivernal gelé, tant le contenu de votre porte monnaie s’est retrouvé sacrifié sur l’autel du bonheur familial et amical !
Ou bien, vous mangerez comme à l’accoutumé, en bénéficiant en plus de la satisfaction d’avoir accompli la mission cadeaux de Noël sans vous êtes ruinés... ni en temps, ni en argent, ni en... preuves d’amour !
Le summum qui m’ait été donné de recevoir... voyons... j’hésite entre plusieurs choix...
Allez, on va faire comme chez Jacques Martin : « Tout le monde a gagné ! ». Naturellement, sous vos applaudissements.
Non, sans déc, parfois on ne peut départager certains présents tant l’amour qui a guidé leur achat dégouline du bolduc !
Allez, j’y vais... je balance !
Une année, j’ai reçu d’une cousine, huit flûtes à Champagne très fines et originales. Chouette cadeau.
Vous me direz alors, mais de quoi donc se plaint-elle ?
Sauf que, sauf que... l’année suivante... les flûtes à Champagne : le retour ! Les mêmes, par la même cousine !
Motif : « Comme on en casse toujours, on s’est dit que c’était une bonne idée de t’en reprendre ! »
Bah tiens ! Clair que je ne bois que du Champ’ à table, et que je « réceptionne » à tout va ! Donc logique, je casse aussi.
Bref, je me suis retrouvée à la tête de... seize flûtes ! Choueeeeeette... pour les copains qui en ont récupéré la moitié, hilares et ravis du cadeau de la cousine !
J’ai aussi hérité, quelques années auparavant, d’un super service à foie gras (celui qui, à chaque Noël et depuis des plombes, encombre les rayons de supermarchés !), comme Maman ! Vous constaterez, au fil de ce billet, une singulière coutume d’une partie de ma famille : les cadeaux « 5 pour le prix de 2 ! »... vachement personnels quoi ! Précision utile s’il en est : j’étais justement chômiste à cette époque, et tirais grave le diable par la queue ! J’ai moyennement goûté la petite plaisanterie.
Maman n’a pu s’empêcher de commenter à propos de mon cadeau : « Oh quelle bonne idée ! C’est justement le service qui lui manquait actuellement ! Elle festoie sans cesse ! » Merci Maman. On voit d’où je tiens ma vilénie... Un ange gêné est passé sur ses paroles.
Dans la série, cadeaux « 5 pour le prix de 2 ! » de supermarché, pas chers et offerts avec le cœur, j’ai aussi reçu... une cocotte ne servant, uniquement et strictement, qu’à cuire le riz chinois ! Je déteste la cuisine asiatique... et chacun le sait ! Par contre à cette époque, j’avais besoin de cocotte-minute... et on demandait tous les ans à Maman ce que je voulais, en ajoutant : « C’est qu’on ne sait pas quoi lui prendre ! » Et Maman de répéter inlassablement, chaque année : « poêles, casseroles, cocotte-minute »... mais la surdité, c’est terrible.
Cette année là, nous avons été cinq à recevoir ce si précieux présent.
La mère d’un pote a été ravie que je me débarrasse chez elle de cet encombrant objet. Maman l’a aussi dégagé très rapidement !
Je croule de serviettes et gants de toilette également ! Toujours les mêmes. Fuchsia et violet.
Dois-je comprendre qu’il s’agissait d’un message subliminal qu’on tentait de me faire passer, genre : « Lave-toi, tu pues ! » ?
Tel un boomerang, c’est aussi revenu... chaque année, durant au moins six / sept ans.
Heureusement que je suis généreuse, et donne beaucoup... et malgré mon grand cœur, je croule toujours sous les serviettes, car il faut aujourd’hui ajouter celles livrées avec le pack Namoureux !
Encore moins glam’, il y a eu les deux années... torchons ! Une campagne humanitaire liée à une guerre, où on demandait notamment du linge, m’a permis d’encore offrir ces preuves d’amour familial...
On descend encore d’un cran...
Ces dernières années, vous a t-on offert des mouchoirs? Non, pas des Kouinesk jetables, non non, de bons tire-jus bien d’chez nous, lavables, élevés à la morve nettoyable ?!
Non ? Petits malchanceux que vous êtes ! Parce que moi, si ! Eh ouais, j’ai de la chance, moi!
Je vous imagine, impatients de savoir quel a été le sort réservé à ces mouchoirs ? Je les ai toujours, car ils ont été offerts avec le cœur. Et paf.
Certes, ils sont toujours emballés, mon abnégation comportant des limites.
Bon, j’en suis à combien d’atrocités là ? Attendez, faut que je compte. J’en suis à six petites merveilles qui vous font rêver !
Ah mais j’oubliais... les draaaaaps !
Bah oui, j’ai une couette depuis la nuit des temps, ça aussi tout le monde le sait, mais j’ai aussi hérité de draps... bien ringards aux désespérants motifs vieillots. C’est qu’avant Noël, regardez les promo des supermarchés sur les parures de lit... y en a pléthore, alors autant en profiter pas vrai ! C’est que les affriolants invendus pour mamies, ça part bien au moment des fêtes ! Ça fait un chouette cadeau pas cher ! Et en plus, on est sûr de faire plaisir... parce qu’on a toujours besoin de draps, quand on utilise une couette !
Alors okay, soyons honnêtes, je possède des draps... mais assortis à mes housses de couette, et loin de la parure à mamie.
Le sort de ces draps offerts fut moins cruel que ceux des précédents cadeaux (mouchoirs exclus) : direction canapé en cas de visiteurs restant dodoter.
Enfin, ça c’était avant... parce qu’avec un lit en 160 et un canapé aux mêmes dimensions, ils ont atterris... j’sais plus où ! J’ai tant liquidé avant de m’expatrier...
Pour finir, je vais vous dire... je ne veux plus de bibelots ! Je déteste tous ces trucs qui encombrent les étagères, ces machins nids à poussière, c’est bidules inutiles !
Stooooooop avec les chats ! Je déteste les collections ! Ça n’est pas parce que je suis gâteuse devant les félins, qu’ils faut m’en offrir sous toutes les formes ! Un peu ça va, mais là, j’en ai maaaaaaarre ! D’ailleurs, c’est ballot hein... mais qu’est-ce que je suis maladroite quand je fais le ménage. Non, c’est vrai... j’me bafferais parfois!
Bon, eh bien ça ne fait que neuf cadeaux qui me sortent par les trous de nez, mais si on détaille les deux derniers, déclinables à l’infini, ça fait plusieurs milliers !
... Ça y est, j’ai déchiré les emballages de mes cadeaux. Ils traînent maintenant autour de moi, épars sur le sol. Les bloducs rouge et doré ont aussi été arrachés et jetés sans précaution, fébrile que j’étais de découvrir mes présents !
Mais je fais quoi maintenant de ce poney qui hennit au milieu du salon ?
On a pensé à m’offrir la paille pour sa litière et la nourriture ! C’est sympa. On peut le ranger facilement me dit-on, il n’est pas encombrant. Il se plie. Ah d’accord. C’est le poulain du cheval de ma cousine ?! Ah oui, clair que c’est une affaire, alors c’est chouette...
Et toutes ces teintures pour cheveux, que vais-je en faire ? Où vais-je les stocker ? C’est que cent mille boîtes, ça fait du volume !
Ah, mon autre cousine coiffeuse a gagné à un concours... d’accord d’accord...
Punaise, ça pue dans mon salon. Zut, j’ai marché dans du crottin.
Au s’couuuuuuuuurs ! J’veux m’réveilleeeeeeeeeer !